Anne Lise Boudet

Anne-Lise Boudet

Mon univers photographique oscille entre la photographie de rue et des images davantage tournées vers l’imaginaire.

J’aime les gens et j’aime rêver.

L’exploration de différentes techniques photographiques participe de cette envie de mise à distance du réel tout en partant de lui.

Je recherche une échappée vers un territoire réinterprété, un temps suspendu, un espace où il vous sera possible de terminer l’image que j’ai commencée.

Site internet : https://www.instagram.com/annelise_boudet/


Gilles Bellet

Gilles Bellet

Un voyage dans l’épaisseur des choses.

« Je propose à chacun l’ouverture des trappes intérieures, un voyage dans l’épaisseur des choses » Francis Ponge

Gilles Bellet peint, construit, travaille des espaces avec la matière de la peinture elle-même pour que s’y plonge notre regard, pour qu’il s’y perde, y vagabonde et finalement, s’y installe. Ces peintures, quel qu’en soit le format (grandes toiles ou petits carrés de métal peints), portent toujours en elles le signe d’un infini.

Ainsi que l’indiquait le titre de son exposition de 2018 au Terminal 37 à Rouen, le peintre essaye ici de « structurer le chaos », celui de la matière qui nous échappe, celui du monde lui-même, mais aussi celui de notre espace intérieur constitué de couches qui se recouvrent, de souvenirs, de vécus qui s’entremêlent et de points obscurs qui se cachent dans les recoins de nos histoires intimes. « Le monde est grand, mais en nous il est profond comme la mer » écrivait Rilke. Il peint donc des « rêves », des « horizons », des « lignes de fuites », des « voyages » qu’on pourrait dire intérieurs, des « paysages » à la mélancolie silencieuse. Par son travail sur l’espace et l’épaisseur, il donne à voir un lieu pour dire la solitude première de l’homme au milieu du chaos.

Sa peinture ne cherche donc pas des effets de couleurs ou des dynamiques de formes comme ce fut parfois le cas dans l’abstraction. : « Je ne suis jamais dans un acte simplement graphique » nous dit Gilles Bellet. La peinture n’est pas là pour remplir un trait. Elle est l’outil premier. Il travaille la peinture comme pure matière, faisant de la toile une peau épaisse, une écorce à vif. Il cherche à créer l’épaisseur d’un espace, à rendre visible la marque du temps qui se dépose sur la toile. Cela se retrouve dans sa technique même : il enduit, recouvre de couches successives, mêle des ajouts de plâtre, de sable, de pigments purs, puis gratte pour faire ressurgir les couches passées, laisse reposer, revient par-dessus… créant une archéologie de la peinture et de grands palimpsestes. Ces toiles deviennent le résultat d’une histoire, d’un temps long qui laisse ses traces.

Il ajoute parfois un élément figuratif dans ces compositions, une figure humaine, un arbre, un fragment d’architecture comme le souvenir d’une présence, le rappel d’une vie calme posée au milieu de ces paysages désertiques, où seule s’agite la matière. Dans ces espaces, on y rêve apaisé, ou on est pris de vertige. Tout en nous invitant à la contemplation, Gilles Bellet nous rappelle donc toujours à notre condition d’homme, à une intimité qui tente de trouver sa place au sein d’une immensité que le temps dégrade et chahute.

Jean-François Jaudon

Site internet : http://gillesbellet.com/


Guillaume Painchault

Guillaume Painchault

Je fais des photographies dans la rue. C’est un besoin, une façon de faire. Ma manière d’appréhender un espace, un territoire. Je trouve des hommes, des femmes qui traversent en même temps que moi ce territoire. Leur quotidien, le mien, rentrent en collision.
Je ne fais pas de la photo documentaire. Je fais des instantanés, et je n’ai jamais d’idée préconçue. C’est sur le moment que les images se créent. Je m’intéresse à la façon dont les gens partagent physiquement le même espace urbain. Mon travail s’axe sur les protagonistes de la rue, {en France et à l’étranger} et il est important pour moi que les personnages soient conscients de ma présence. C’est une rencontre silencieuse.
Ma démarche est celle d’un promeneur. J’ai le temps. Même ceux qui attendent sur un quai de gare ne l’ont pas. Ce n’est pas le temps de l’obturateur, c’est le temps de celui qui attend tranquillement que la personne qui passe à côté de l’objectif se transforme en image. Ce que je prends en photo c’est une transformation. Des plans rapprochés, en noir et blanc, sur les citadins. Le tout-venant de la rue. Posé sur le papier ce visage prend l’allure d’un masque.
Le réel vu juste une fraction de seconde. Des corps arrêtés dont on ne sait plus si on les a rêvés, craints ou espérés, mais qui tous ont un air familier. C’est, en somme, une magie simple qui occupe mon quotidien.

Site internet : https://regardmouvant.net/regard